Séminaires
INVESTISSEMENTS ET PARTENARIATS FRANCO-JAPONAIS
"DU VIRTUEL À LA RÉALITÉ"
28 novembre 2002 à la CCI de Paris
"DU VIRTUEL À LA RÉALITÉ"
28 novembre 2002 à la CCI de Paris
Le 28 novembre 2002, JETRO et le Comité d'Echanges Franco-Japonais de la CCIP ont organisé un colloque sur l'investissement et le partenariat au Japon destiné aux entreprises françaises.
La matinée a été consacrée à des interventions de personnalités et et à des témoignages d'entreprises françaises installées au Japon. L'après-midi a été consacrée à des rencontres individuelles avec des experts de JETRO, du Comité d'Echanges Franco-Japonais et des collectivités locales japonaises.
Le Colloque "Investissements et partenariats franco-japonais – du virtuel à la réalité –" organisé par JETRO et le Comité d’Echanges Franco-Japonais de la CCI de Paris s’inscrit dans le cadre de la campagne française "France-Japon, l’esprit partenaire".
Programme de la journée
En cliquant sur l'intitulé d'une intervention, vous serez dirigé vers son compte-rendu. Certaines des interventions sont précédées d'une icône. Cela indique que vous pouvez télécharger le texte de l'intervention au formant Word


9h30 Ouverture du colloque
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M.Michel FRANCK, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris
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M.Hirofumi HAGIHIRA, Directeur Général de JETRO Paris
9h40 Interventions
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Le nouveau visage économique du Japon : stratégies d’accès
M.Denis TERSEN, Ministre Conseiller pour les Affaires Economiques et Commerciales de l’Ambassade de France au Japon
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Le Japon : terre d’accueil des investissements français
M.Yoshihiro SAWADA, Conseiller en investissements de JETRO auprès de la DREE
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Deux banques pour financer le développement des PME françaises au Japon
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L’appui de SOFARIS au développement international des PME
M.Marc AUBERGER, Directeur Général Délégué de SOFARIS, Directeur Général de SOFARIS Régions
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Le panorama des services financiers de la Development Bank of Japan et sa promotion des investissements directs étrangers au Japon
M.Kazuhiko SHIOYAMA, Chief Representative de la Development Bank of Japan, London
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11h00 Table ronde "Du virtuel à la réalité : les entreprises françaises témoignent "
Table ronde animée par Mme. COIFFET et M. SAWADA
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OSMOS - Monitoring de structure par fibre optique
M. Bernard HODAC, Président Directeur Général
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ELDIM - Instrumentation de mesure pour écran plat
M. Jean-Noël CURT, Vice-Président Directeur des ventes et marketing
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SEL - Protection du patrimoine
M. Christophe BOYER, Directeur Général
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LA FABRIQUE - Restauration conjuguée d’un concept artistique
M. Emmanuel BOUVET, Directeur associé
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OH ! POIVRIER ! - Restauration rapide
M. Didier CHENET, Président Directeur Général
12h15 Questions et réponses et conclusion
Compte-rendu des interventions
ALLOCUTIONs D'OUVERTURE
M. Michel FRANCK, Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris
Le sujet des investissements français au Japon me tient à cœur pour trois raisons majeures :
- Le marché japonais est et reste le 2e marché mondial. Il est incontournable pour un certain nombre d'entreprises françaises.
- Nous observons une mobilisation sans précédent des régions japonaises, marquées par les délocalisations industrielles vers l'Asie. Elles recherchent aujourd'hui des investissements venant d'Europe. Ce sont des régions importantes et dynamiques prêtes à accueillir des entreprises françaises.
- La troisième raison de notre implication dans ce colloque, notre volonté d’ analyser les écueils de l'importation au Japon avec les partenaires japonais qui s'efforcent d'en améliorer les conditions. A ce sujet, le livre blanc de l'European Business Council a été rendu public il y a quelques jours. L'EBC représente 3500 entreprises européennes installées au Japon qui totalisent un chiffre d'affaires de 700 millions US$. Ce livre blanc recense 11 points d'achoppement entre l'Europe et le Japon, notamment sur les plans financiers et légaux.
M. Hirofumi HAGIHIRA, Directeur Général de JETRO Paris
M. Hagihira a souligné que JETRO est associé à la campagne française qui met l’accent sur les investissements croisés et les échanges technologiques entre la France et le Japon. Il se positionne comme un partenaire actif en qualité d’organisme de mise en œuvre pour le côté japonais.
La promotion des investissements croisés est devenu un objectif prioritaire de JETRO. Elle passe par la mise à disposition d’informations sur l’environnement de l’investissement au Japon, l’aide à l’organisation de missions ou encore la mise en place de programmes d’invitations d’entreprises étrangères.
Il regrette que « la conjoncture japonaise se soit installée dans l’austérité » et « pour trouver une issue à cette situation » le gouvernement japonais a récemment adopté des mesures globales qui consistent notamment à faire passer la déréglementation à une vitesse supérieure et à renforcer le soutien à la création d’entreprise. Dans ce contexte, l’aménagement de l’environnement des investissements et le déploiement de la présence étrangère au Japon sont des cartes maîtresses de la régénération du tissu économique du Japon. JETRO s’efforce d’y collaborer de son mieux.
En dépit de cette mauvaise conjoncture, le Japon reste la deuxième puissance économique mondiale avec un PNB pratiquement équivalent à ceux de la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne réunis. Important par son marché intérieur et réputé à l’échelle internationale notamment pour la qualité de sa main-d’œuvre, le Japon représente une position stratégique comme point d’entrée vers les marchés asiatiques en croissance, au premier rang desquels la Chine.
Pour conclure, JETRO est à la disposition de toute entreprise désireuse d’accéder au Japon .

Le nouveau visage économique du Japon : stratégies d’accès
M. Denis TERSEN, Ministre Conseiller pour les Affaires Economiques et Commerciales de l'Ambassade de France à Tokyo
M. Tersen a salué l’initiative de JETRO d’organiser le Colloque "Investissements et partenariats franco-japonais –du virtuel à la réalité-" en écho au symposium "Fenêtres ouvertes sur le nouveau Japon" du 29 novembre 2001 à Bercy.
Après avoir confirmé que la relation franco-japonaise ne s’est pas affaiblie : 2002 restant une bonne année tant pour les exportations françaises que pour le développement des partenariats franco-japonais, Monsieur Tersen présente le nouveau visage économique du Japon autour des quatre paradoxes japonais :
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Le premier paradoxe est ce qu’un centre de recherche américain de la côte Pacifique a baptisé "la stagnation confortable". Il est vrai que le Japon connaît une croissance ralentie mais il s’agit d’une stagnation confortable dans ce sens que le pays possède 430 milliards de dollars de réserves de changes, qu’il produit chaque année plus de 2% d’excédents courants sans oublier que l’épargne des ménages japonais équivaut à 430 trillions de Yens soit 200% de la dette publique japonaise. On ne peut donc pas parler de crise profonde car le Japon reste un pays riche. Par ailleurs, le Japon, malgré l’émergence chinoise représente en terme de PNB quatre fois la Chine, dix fois la Corée et sept fois les pays de l’Asean. Une autre comparaison intéressante en terme de revenu par habitant avec les autres puissances mondiales : le Japon continue à produire plus de richesses par habitant que les Etats-Unis.
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Le deuxième paradoxe est que le Japon continue à produire des gens riches. Pour citer encore une expression américaine, on dit aux Etats-Unis que le Japon était jusqu’ici un "looser’s paradise" ; c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de laisser pour compte ni sur le plan sociétal ni sur le plan économique. C’était la théorie du "convoi de la grande classe moyenne". Cette situation change : aujourd’hui, il y a des gagnants, il y a des perdants, des secteurs qui gagnent et d’autres qui doivent se restructurer. Il s’agit d’un des éléments de la mutation japonaise.
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Le troisième paradoxe concerne la coexistence entre la stagnation macroéconomique et financière et le formidable dynamisme microéconomique en termes de technologies, de conception des produits et de recomposition du capital. Depuis quelques années, le Japon est entré dans une phase de restructuration accélérée non seulement sous la pression de la mondialisation mais aussi sous l’émergence de la Chine et l’intégration asiatique sans oublier la déréglementation.
- Le quatrième paradoxe concerne la récession japonaise qui n’a pas conduit à un repli du Japon sur lui-même mais au contraire, a ouvert ses portes. Les étrangers sont devenus des acteurs voire des moteurs du changement. Depuis 1998, les investissements directs étrangers au Japon se sont accélérés et les entreprises françaises y ont joué un rôle déterminant. Depuis juillet 2002, les grandes opérations se réalisent dans des secteurs très variés allant de l’agro-alimentaire en passant par les biens de consommation mais aussi les produits biotechnologiques ou l’environnement ainsi que dans d’autres secteurs industriels.
- Environ 500 filiales d’entreprises françaises sont implantées au Japon dont 90% à Tokyo.
- Dans les stratégies d’accès au marché japonais, il faut intégrer la grande diversité économique régionale : le Kanto totalise 45% de la richesse économique du Japon suivit par la deuxième grande agglomération autour de Nagoya, en particulier la préfecture d’Aichi qui en représente 20% et qui vit encore au rythme de Toyota dont les bénéfices pour 2002 s’élèvent à 9 milliards US$. En troisième position arrive le Kansai, la région d’Osaka qui compte aussi environ 20% de la richesse japonaise et qui a cherché à se restructurer et à maintenir sa performance industrielle en s’ouvrant vers des secteurs comme la santé ou encore les biotechnologies. Ces régions ont développé une politique d’accueil des investissements étrangers, élément dont devraient tenir compte les entreprises françaises en quête d’opportunités sur ce marché.
- privilégier la voie du distributeur quitte à le contrôler ; tel est le cas de Citroen
- plus facile de lier des partenariats capitalistiques, sous forme de joint-ventures, la chute des prix de l’immobilier rendant possible des investissements type " green field " voire des acquisitions même inamicales.
- Carrefour a opté pour l’implantation directe via l’ouverture d’unités de distribution en s’alliant avec Costco,
- Metro ouvrira en décembre 2002 son premier magasin avec Marubeni,
- Wall Mart a choisi la voie de l’acquisition par une prise de participation dans Seibu.
En conclusion, les orientations suivantes peuvent être suggérées :
La présence physique au Japon permet de connaître le marché, d’être proche de ses clients et de ses concurrents. Par ailleurs, cette présence peut permettre d’assister son partenaire et le motiver dans son réseau de ventes locales.
Il existe toute une graduation dans la présence physique chez un distributeur. Quelques exemples :
- Babolat, fabricant de cordes pour les raquettes de tennis a fait appel au volontariat international en entreprise (V.I.E) chez son distributeur,
- Pommery, producteur de champagne, a détaché trois expatriés chez son distributeur
Quant à l’ouverture d’un bureau de représentation, elle permet d’assister le distributeur, de lui organiser des opérations de publicité-marketing par exemple.
Concernant la licence, elle peut être une voie d’entrée sur le marché japonais à condition d’être sur un secteur peu concurrentiel ou d’être plus petit que son partenaire voire encore si les coûts de développement du produit au Japon sont onéreux. Tel fut le cas pour des entreprises comme Europlasm (torche à plasma) ou Advitam (jus de fruits).
Dans tous les cas, il est préférable de se réserver une certaine flexibilité avec ses partenaires et éviter toute exclusivité pour prévoir une " porte de sortie ". Prenons l’exemple de Fillippachi (Edition) qui est passé d’un simple contrat de licence au rachat d’une entreprise japonaise.
Dernière orientation : ne jamais sous estimer l’engagement des Japonais lors du passage d’une relation commerciale classique à un partenariat. La relation change de nature et il faut démontrer au partenaire Japonais que vous n’êtes pas un partenaire à risque. En effet, la notion de sécurité est très importante au Japon . C’est la crédibilité de l’engagement qui est en jeu. Du côté des investisseurs étrangers, l’engagement sur ce marché implique une procédure longue et coûteuse avec un retour sur investissement sur du moyen-long terme.

LE JAPON : TERRE D’ACCUEIL DES INVESTISSEMENTS FRANÇAIS
M. Yoshihiro SAWADA, Conseiller en investissements JETRO / DREE
M. Sawada a souligné l’évolution de la présence française au Japon en termes d’investissements. En janvier 2002, l’économie japonaise a touché le fond mais une amélioration du taux de croissance des trois premiers trimestres de cette année laisse augurer une amorce de redressement renforcé par l’annonce du gouvernement le 21 novembre 2002 d’un collectif budgétaire de 6 000 milliards de Yens.
A cette caution gouvernementale vient s’ajouter l’amélioration accélérée de l’environnement des investissements au Japon en termes de déréglementation notamment dans la finance, l’assurance, les télécommunications, la distribution, l’électricité et la poste. Par ailleurs, on assiste à une réforme du système juridique facilitant notamment les fusions et acquisitions.
D’autres facteurs et non des moindres tels le changement des mentalités et des coutumes commerciales ainsi que la baisse des coûts en général et notamment de l’immobilier tendent à assouplir l’accès au marché japonais.
Un nouveau modèle économique japonais voit le jour. La réforme Koizumi articulée principalement autour de la privatisation et de la déréglementation est introduite. Le marché du travail devient plus flexible : l’emploi à vie est remis en cause, la promotion à l’ancienneté est beaucoup moins importante et le salaire au mérite fait son apparition.
En conclusion, le Japon est un marché accessible à condition de répondre aux cinq critères d’éligibilité qui sont d’avoir des produits de haute qualité et originaux, des technologies innovatrices, un marketing dynamique et énergique, de considérer le client "comme un Dieu" et de se munir de patience dans la négociation. Le Japon est accessible "Maintenant" et des secteurs prometteurs se dessinent notamment dans la finance, l’assurance, les télécommunications, la distribution, les technologies de l’information, le médical, le bien-être, l’environnement et le recyclage, les bio-technologies ou encore les nano-technologies.
L’APPUI DE SOFARIS AU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL DES PME
M. Marc AUBERGER, Directeur Général Délégué de SOFARIS, Directeur Général de SOFARIS Régions
La Sofaris ne pratique pas le financement direct. Son métier est de garantir les banques qui financent des PME. En 2001, elle a ainsi garanti le financement de 45.000 PME pour un montant de 4 millions €.
L’international n’est pas au cœur de l’activité de la Sofaris puisque son intérêt premier est la création d’entreprise. Mais, dans sa mission d’accompagnement du développement des PME qu’elle garantit, la Sofaris est très souvent conduite à intervenir aussi à l’international.
La garantie-FASEP est l’un des dispositifs les plus utiles en matière d’investissement et de partenariat à l’étranger.
Le FASEP a pour objectif d’encourager les entreprises et singulièrement les PME à l’international par la création de filiales à l’étranger. Cette offre s’adresse à toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 450 millions € et le système retenu est le suivant :
La Sofaris apporte une garantie à l’entreprise sur l’apport en fonds propres qu’elle va faire à la filiale qu’elle souhaite implanter à l’étranger. La Sofaris peut également garantir une éventuelle participation en capital-investissement dans la filiale étrangère d’une maison-mère française.
Ce dispositif n’a pas été conçu pour se superposer aux garanties habituellement accordées par la COFACE mais pour les compléter. La Sofaris couvre surtout le risque d’échec économique d’une société et débloque son indemnisation en cas d’insolvabilité de la filiale ou de cession des titres de la filiale par la maison mère.
La garantie FASEP concerne 50% de l’investissement sur 7 ans maximum avec une commission de 1% des sommes garanties chaque année.
Pour l’instruction des dossiers, la Sofaris s’appuie sur le travail de la DREE qui, au travers de ses missions financières et les postes , lui apporte un éclairage sur la viabilité économique des projets.
La Sofaris a développé des partenariats avec ses interlocuteurs japonais pour travailler plus efficacement sur la région. Elle apporte ainsi des dossiers d’investisseurs potentiel au Japon qui peuvent faire l’objet d’un financement au Japon et dont se chargera la DBJ (Development Bank of Japan) côté filiale japonaise.

LE PANORAMA DES SERVICES FINANCIERS DE LA DEVELOPMENT BANK OF JAPAN ET SA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS AU JAPON
M. Kazuhiko SHIOYAMA, Chief Representative de la Development Bank of Japan (DBJ)
La Developement Bank of Japan est une banque publique qui propose des offres de crédit à long terme, à taux fixe et à faible taux d’intérêt. Elle est partenaire de JETRO sur bon nombre de projets, fournit des informations sur le marché japonais, conseille sur des projets de fusion-acquisition et aide à l’identification de partenaires. Depuis 1984, la DBJ propose une offre de crédit particulière à l’égard des filiales d’entreprises étrangères pour leur faciliter l’accès au marché japonais. Cette activité s’est concrétisée par l’octroi de 777 dossiers de crédit pour un montant total de 6.3 billion US$ depuis sa création dont 54 offres pour la seule année 2000.
Les types de projets dans laquelle la DBJ intervient sont les suivants :
- Investissement en capital réalisé au Japon (construction d’usine, de centre de R&D, construction de commodités, de centres de distribution, d’entrepôts, achat de terrains)
- Fusion-acquisition avec une entreprise japonaise
- Activité de R&D conduite au Japon
- Crédits de couverture de cautions
- La DBJ finance le coût total d’un projet à hauteur d’un plafond de 50%. Le taux et la durée du crédit (10 à 15 ans), les modalités de remboursement (délai de grâce) sont fixées en fonction de la solvabilité du demandeur et de son besoin en fonds de roulement. Dans la plupart des cas, un emprunteur collatéral est exigé. Le remboursement se fait sur une base linéaire avec un paiement différé des intérêts. Le remboursement anticipé est possible mais comporte des clauses de pénalités.
- La DBJ garantit des crédits accordés par des banques d’affaires dans la limite d’un plafond de 80% du coût du projet à un taux préférentiel de 0.3% annuel.

COMPTE-RENDU DE LA TABLE RONDE
"DU VIRTUEL À LA RÉALITÉ : LES ENTREPRISES FRANÇAISES TÉMOIGNENT"
Didier CHENET, Président Directeur Général, OH ! POIVRIER !
PME de restauration rapide à la française qui se veut être une alternative au fast food. Son concept : un repas complet contenu dans une assiette (tartines, salades et dessert), service à table, vin au verre, formule bar à vin. 500 employés, 22 millions € de chiffre d'affaires. Sa stratégie est de se développer dans les centres de vie (centres commerciaux, gares, aéroports et dans les étages des grands magasins) et les centres de loisirs. A l'international, la société a commencé son développement au Moyen-Orient et se tourne maintenant vers l'Asie, les marchés dynamiques, avec des partenaires en franchise ou master franchise.
Décidant que c'était le bon moment pour se positionner au Japon, le directeur du développement et de la stratégie de l'entreprise a participé au programme IJSP de JETRO. Il a " été séduit par ce programme sur mesure, par la qualité et la justesse du choix des partenaires proposés " qui a amené l'entreprise à trouver des partenaires en franchise et à envisager actuellement d’étendre sa présence sur tout le territoire japonais.
Bernard HODAC, Président Directeur Général, OSMOS
PMI avec une technologie de pointe : Monitoring en direct de bâtiments et d’ouvrages en tous genres par capteurs fibre optique. Ses clients sont notamment des bureaux d’étude et de contrôle, des maîtres d’ouvrages et des sociétés d’assurance. Parmi ses réalisations : la Grande Arche, la Tour Eiffel, le Tunnel sous la Manche, la Digue de Monaco … Elle a deux filiales, en Allemagne et aux Etats-Unis. Elle a 50 brevets internationaux, y compris 10 déposés au Japon, qui "constituent une très forte protection", précise M. Hodac.
L'implantation de l'entreprise au Japon s'est faite en deux étapes : Elle a participé au programme IJSP en 1998 "qui n'a pas débouché immédiatement pour des raisons essentiellement liées à la nature de notre technologie". Il fallait créer un intérêt pour cette technologie qui, avec l'aide de la Mission économique et du Comité d’Echanges Franco-Japonais, a réussi à séduire un bureau d'étude pétrochimique japonais JGC (l'équivalent du TECHNIP français) début 1999 avec une licence de know how et un réseau de distribution. En fait, il s’agit d’une licence de distribution avec un transfert de savoir-faire commercial.
M. Hodac estime que cela a été un succès entier car sur un chiffre d’affaires de 4,5 millions € 30 % sont réalisés au Japon. "L'acceptation de notre technologie nous a confortés, la "French touch" a joué en notre faveur grâce à notre image de " pays du génie civil ".La plus grande difficulté a été le problème du financement de location longue durée mais aussi le concept de la facturation du service (normalement gratuit au Japon) indépendamment de l’engineering ; il s’agissait d’une révolution dans le business model traditionnel.
L'entreprise envisage de créer une unité d'assemblage au début de l'année prochaine et de fonder sa propre société au côté de son partenaire japonais.
Emmanuel Bouvet, Directeur Associé, LA FABRIQUE
PME de restauration conjuguée à un concept artistique et une dynamique évènementielle (musique électronique et arts visuels contemporains), "branché" et très parisien.
"L’Aventure Humaine" : le développement de l'entreprise au Japon a été "une longue démarche", la recherche de partenaires qui comprenaient le concept a débuté en septembre 2000. L'entreprise souhaitait créer une filiale majoritaire. Le premier restaurant a démarré en avril 2002 à Shibuya (Tokyo) mais, "une fois qu'ils ont compris le concept, tout est allé très vite", se souvient M. Bouvet qui en est à son deuxième restaurant. Actuellement, la société cherche des partenaires pour pouvoir se développer en franchise.
"Il y a une multitude de concepts de restauration au Japon. L'image est très importante pour se démarquer des autres", d'où des articles sur LA FABRIQUE dans les journaux comme NIKKEI qui s’intéressaient à l’entreprise car "notre formule était atypique, une vitrine nouvelle pour la culture contemporaine".
Jean-Noël CURT, Vice-Président, Directeur des Ventes et Marketing, ELDIM
PMI avec un produit technologique de pointe : instruments permettant de mesurer les caractéristiques des moniteurs LCD en fonction de l’angle d’observation. Créée en 1991, l’entreprise exporte 95 % de sa production aux gros intégrateurs comme IBM, Nokia, Sharp. Elle a commencé son développement international aux Etats-Unis, et se tourne à présent vers l’Asie. Aujourd’hui, elle exporte 20 % de son chiffre d'affaires au Japon.
L’entreprise n’avait pas entrepris une démarche particulière pour commercialiser ses produits au Japon, c’est le distributeur qui est "venu nous voir" via notre client américain. Maintenant que l’entreprise a "des éléments rassurants" pour ses clients potentiels, elle cherche à s’implanter commercialement au Japon. Pour cela, elle est "épaulée par Sharp et par les Américains".
Christophe BOYER, Directeur Général, SEL
PMI avec un produit de protection du patrimoine : des pics anti-pigeons. 10 employés, 3,6 millions € de chiffre d'affaires, 70 % à l’exportation dans 38 pays sur 935 clients.
Son distributeur actuel l'a approchée lors d’un salon professionnel aux Etats-Unis en 1999. Avec l’aide de la Mission économique et du Comité d’Echange Franco-Japonais, l’entreprise a appris à connaître l’exigence de qualité et de service très élevée des clients japonais "qui nous a aidés à devenir meilleurs", dit M. Boyer. Actuellement, l’entreprise est en cours de création d’une implantation en joint venture avec son distributeur.M. Boyer trouve le marché japonais "très rentable". Pour le moment l’entreprise n’a pas de concurrents, le danger étant "d’attiser la concurrence". Elle est très attentive aux exigences du marché, assure un suivi permanent jusqu’à la livraison. Une situation qui exige "une remise en cause permanente, en créant de nouveaux produits".
CONCLUSION
En clôture du Colloque, Denis Tersen, Ministre Conseiller pour les Affaires Economiques et Commerciales de l’Ambassade de France au Japon, s’est félicité de voir que les toutes petites entreprises posent les questions des grandes sur le marché japonais.
Les entreprises japonaises ont une grande soif de technologie et d’innovation (le budget R&D équivaut à l’ensemble du budget français). Quant aux consommateurs japonais friands de nouveauté, il faut les surprendre et les séduire.
Pour plus d'information
Patricia COHEN, chargée des relations extérieures

151 bis, rue Saint Honoré, 75001 Paris
Tél. 01 42 61 27 27 / Fax 01 42 61 19 46