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La demande pour la cuisson à induction s'enflamme


Tendances du marché — Autres secteurs
17 novembre 2004

Les tables de cuisson à induction se vendent très bien au Japon car les consommateurs sont de plus en plus au fait des avantages de ces équipements modernes. Cette tendance s'inscrit dans un mouvement plus large qui voit les consommateurs abandonner les appareils à gaz pour des appareils électriques plus sûrs, moins chers à l’usage et techniquement supérieurs.

Les tables de cuisson à induction utilisent des champs électromagnétiques pour faire circuler dans le fond de la casserole du courant en circuit fermé. La chaleur est produite lorsqu’une casserole en métal conducteur est placée dans ce champ électromagnétique. L’induction est aussi utilisée pour les cuiseurs à riz, les grills ou les autocuiseurs.

Plusieurs autres types de plaques de cuisson existent également comme celles à résistance électrique, les foyers radiants et les foyers à halogène. Mais de manière générale, les plaques de cuisson électriques n'ont pas vraiment pénétré le marché japonais, car elles nécessitent une puissance de 200 V qui n'est pas courante dans les foyers japonais. A l'heure actuelle, les principales sources d'énergie pour la cuisson sont le gaz naturel (ou gaz de ville) ou le GPL (gaz butane et propane), mais dans la mesure où les performances des tables de cuisson à induction sont aussi bonnes que celles au gaz, le 200 V semble promis à un bel avenir.

La surface d'une table de cuisson à induction est faite d'une céramique dure, sur laquelle la casserole est placée. Lorsque le courant électrique passe à travers la bobine se trouvant sous la surface de la plaque, un champ électromagnétique génère un courant de Foucault dans la casserole. La résistance du matériau de cette dernière à ce courant produit de la chaleur. En d'autres termes, la chaleur est générée dans la casserole, et non sur la plaque de cuisson elle-même. Certains pourraient penser que comme il n'y a pas de flamme, contrairement à un fourneau à gaz, la chauffe sera plus longue, mais en réalité, la chauffe est très rapide car elle commence au moment où la plaque est allumée. En comparaison avec les 40 à 50 % d'efficacité de chauffe des cuisinières au gaz de ville ou au GPL, les tables à induction ont une efficacité de 80 à 90 %, ce qui signifie que seule très peu d'énergie est perdue.

Compatible avec les casseroles en aluminium ou en cuivre

Les tables à induction existent en basses ou en hautes fréquences. Les modèles à basses fréquences utilisent une alimentation électrique à 50 Hz / 60 Hz (qui varie selon les régions au Japon), et leur structure est simple, mais ils sont plus bruyants et moins efficaces que les modèles à hautes fréquences. De plus, il faut utiliser des casseroles spéciales, et tant que la plaque est allumée, il est impossible de déplacer la casserole parce que la force magnétique la fait adhérer à la surface de la plaque.

Les tables à hautes fréquences utilisent un onduleur qui transforme la fréquence 50 Hz / 60 Hz en 22 kHz à 32 kHz. Leur structure est complexe, mais elles permettent l'utilisation de casseroles ordinaires, en fer émaillé, en acier inoxydable ou en autres matériaux. Contrairement aux tables à basses fréquences, elles sont peu bruyantes et les casseroles n'adhèrent pas à la surface par force magnétique. Ceci explique que les modèles à hautes fréquences sont aujourd’hui les plus répandus sur le marché.

Des tables à hautes fréquences compatibles avec les casseroles en aluminium ou en cuivre ont également fait leur apparition. La faible résistance électrique de ce type de casseroles empêchait jusqu’alors leur utilisation sur les tables à induction. Mais on a découvert depuis que la résistance augmente lorsqu'un courant électrique est centré sur la surface de la casserole et que le cheminement du courant est rétréci. La solution a été d'augmenter la puissance des bobines. Par exemple, la table à induction All-Metal Compatible IH Range de Matsushita Electric Industrial Co., Ltd. (Panasonic) fonctionne avec la plupart des types de casseroles, y compris les poêles à frire ordinaires et les casseroles en aluminium.

Les tables à induction permettent de préparer toutes sortes de plats, fritures, steaks, ragoûts ou poissons grillés. Le nettoyage est facile et, comme il n'y a pas de flamme, il n’y a pas non plus de danger, ce qui en fait un équipement idéal pour les foyers avec des personnes âgées ou de jeunes enfants. L'absence de gaz ou de flamme permet aussi de réduire les risques en cas de tremblement de terre.

Des sociétés comme Toshiba, Mitsubishi Electric, Sharp, Matsushita Electric ou Hitachi Home & Life Solutions sont les principales marques de tables à induction. La promotion de ces équipements n’est pas seulement assurée par les fabricants d'électroménagers ou les compagnies d'électricité, mais aussi par les promoteurs immobiliers qui en font un argument de vente.

Près de 600 000 unités vendues en 2003

Quelle est l’étendue du succès rencontré par les tables à induction ? D'après les chiffres du ministère de l'Economie, du commerce et de l'industrie (METI), quelque 2,1 millions de tables à induction (principalement des tables non encastrables) ont été fabriquées au Japon entre 1989 et 2001. Cela signifie qu’à peu près 4,5 % des foyers japonais sont équipés d’une table à induction, en supposant qu’elles ont toutes été vendues sur le marché intérieur, à raison d'une table par foyer. Les chiffres de production se sont élevés en 2000 et 2001 à respectivement 210 000 et 234 000 unités, et le prix sortie d'usine était de 18 000 yens par unité en 2000.

En 2001 cependant, le prix a bondi jusqu'à près de 30 000 yens avec l’introduction d'éléments encastrables. En 2002, le METI a cessé de relever les chiffres pour ce type de matériel pour recommencer en 2004 avec une seule catégorie qui regroupe toutes les tables de cuisson, y compris les modèles autres que ceux à induction. Les données font la distinction entre les modèles encastrables ou non, mais ne répertorient pas les réchauds de table. En juillet 2004, la production depuis le début de l'année s'élevait à 347 368 unités, représentant 33,42 milliards de yens (environ 300 millions de dollars US), et le prix sortie d'usine moyen était de 96 200 yens.

Le prix de détail par unité se situait entre 150 000 et 250 000 yens (environ 2 300 dollars US), hors taxe à la consommation et frais d'installation. Les modèles les plus chers pouvaient aller jusqu'à 350 000 yens.

En 2002, la Japan Electrical Manufacturers' Association (JEMA) a commencé à rassembler les chiffres de production pour les tables de cuisson (même catégorie que le METI) sur la base des envois aux détaillants.

En 2003, 587 000 tables de cuisson ont été livrées au Japon. (Ce chiffre inclut les importations, mais pas les exportations.) En août 2004, 408 000 appareils avaient été livrés depuis le début de l'année, dont près de 90 % étaient des tables à induction.

La demande annuelle japonaise pour les cuisinières à gaz est légèrement inférieure à 5 millions d'unités, en majorité des appareils à au moins deux brûleurs qui sont les concurrents des tables à induction encastrables ou non. La concurrence entre les fabricants d'équipements, les compagnies d'électricité et de gaz, les promoteurs immobiliers et autres sociétés ne peut que s’intensifier sur ce marché qui compte quelque 47 millions de foyers. Les marchés américain et européen étant déjà équipés en 200 V, les tables de cuisson encastrées ou à poser, créées pour le marché japonais, vont sans doute devenir un produit d'exportation phare.